Que ce débat se fasse!

Par Niña Kassandra

sommaire du dossier "violence sexuelle"

      La solution au problème de la violence sexuelle n'existe pas. A mon avis, ce n'est pas non plus le but de ce dossier de vouloir la trouver. Pourquoi alors, j'ai besoin qu'on en parle? Parce que j'en ai besoin. Parce que le fait d'en parler fait apparaître les contradictions que chacunE porte en soi. En parler me semble le seul chemin viable pour qu'on puisse arriver à gérer les tabous. Viable, certes, mais pas facile. C'est dûr, et ça dure une longue éternité. C'est délicat parce que ça risque de blesser. C'est dangereux parce ce que ça peut déchirer des amitiés. C'est risqué parce que ça peut même mener à la mort ou au moins à l'HP. C'est débile parce qu'il y en a tellement qui ne comprennent jamais en ayant toujours raison. C'est important parce qu'il y a quelque part une dimension politique comme d'habitude. Ça fait mal parce qu'il risque d'y avoir des gifles. C'est contradictoire parce que ça blesse encore plus.

      La violence sexuelle, c'est une histoire de pouvoir. La victime survivante a des droits attribués par les démocrates. Heureusement qu'elle détient aussi un pouvoir: ce n'est qu'elle qui peut définir ce qu'elle a subi. Ce n'est pas un droit, c'est un pouvoir. Il n'est pas attribué, il ne se demande pas, il se prend. Pour toutes les victimes survivantes, s'en servir n'est pas évident, peut-être même impossible.

      Ce n'est pas évident non plus de croire à ce pouvoir. Ce n'est pas évident d'en faire une perspective du privé et du polique, si j'ose ainsi dissocier les deux. On pourrait aussi se taire sur la violence sexuelle. On pourrait aussi en parler un peu pour contenter les quelques personnes qui en ont besoin. On pourrait aussi trouver un consensus pour éviter le conflit et éterniser les amitiés. Non, trop tard. Je suis déjà en plein dans le conflit. Eh oui, ceci n'est pas un débat où à la fin tout ira bien. C'est un débat qui change nos vies, qu'on le veuille ou pas. C'est un débat qui ne se boucle pas après un atelier de discussion et quelques textes dans un fanzine.

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