Shit Peks, Par Polytoxika La Belle Hiqueuse |
D'abord, je me suis dit: "Mais pourquoi Bang Bang diffuse des merdes pareilles?". Puis, je me suis dit qu'effectivement, il faut que ce débat ait lieu et que les choses soient dites, même les pires! Il m'a bien fallu quatre lectures de ce texte pour en déchiffrer le sens. Par son style "plaidoyer" et sa rhétorique, Shit Peks embrouille. Je tante quand même de lui répondre. |
dans ton texte, tu fais le choix de t'intéresser au violeur / abuseur présumé, quant à la problématique de violence sexuelle. Donc ton texte ne m'intéresse pas a priori. Effectivement, quand moi j'aborde la violence sexuelle, je choisis délibérément de m'intéresser à la victime: c'est un choix politique dès le départ. Je peux toutefois comprendre que certains mecs veuillent faire cette approche. Mais il y a des propos dans ton texte que je ne peux laisser sans réponse, surtout pas dans Bang Bang! Des propos gerbants et révoltants. Malgré
ton style compliqué et embrouilleur, ton message est très clair: je détaillerai
un peu plus loin la pestilence de tes propos, mais sans vraiment m'attarder
parce que je suis assez lasse des discussions avec des mecs pro-violeur
comme toi, même pédés. La
Justice cherche un coupable à punir. Pour ce faire, elle doit consciencieusement
étudier les deux versions (victime et auteur) des faits. Elle doit souvent
s'assurer de la validité des propos de la victime, quitte à lui exiger
des preuves de la violence qu'elle a subie. Il serait effectivement dégueulasse
d'envoyer un innocent en zonzon. Les bases de notre désaccord profond étant posées, je peux maintenant revenir à la pestilence de tes propos. Ton "propos est la violence sexuelle de ceux et celles ou subie par ceux et celles qui ne savent pas très bien..." Dès le départ, tu mets volontairement victimes et auteurs dans le même panier, mentionnant au passage qu'une femme peut aussi être violeur. Tu précises aussi que la victime " ne sait pas très bien " ce qu'elle dit. Tu évoques la violence sexuelle comme une expérience subjective entre deux personnes sortie de toute réalité sociale. Puis tu énonces clairement l'idée centrale de ton texte, ta conviction politique: "Il est courant de dire que là où il y a une victime d'un abus, il y a un violeur(ou abuseur). Logique à première vue implacable. Mais qui ignore deux phénomènes aussi présents en amour que dans tout autre relation humaine: le malentendu et le regret ou les remords." Il a fallu 30 ans de luttes féministes pour que cette " logique implacable " soit enfin crédible! Ça fait des siècles qu'il est courant de parler de malentendus et de regrets. C'est toutes ces luttes que tu remets en question. Ça te gêne qu'on analyse la violence sexuelle dans un contexte patriarcal. Tu es nostalgique de la société des années 50. Puis tu introduis ton fumeux concept fétiche, le malentendu, qui " naît de la divergence de points de vue entre deux êtres... " Jusqu'ici, on n'apprend rien, bien-sûr que victime et auteur n'ont pas la même histoire à raconter: quand l'une parle de violence, l'autre parle d'érotisme.
Et
alors que tu refuses de considérer les victimes (voire même d'utiliser
le mot), tu n'hésites pas à qualifier l'auteur de " victime d'un malentendu
". Ça y est, tu as résolument choisi ton camp: tu protèges et défends
tous les abuseurs/violeurs, en les déresponsabilisant. En clair et pour finir, tes propos sont clairement réactionnaires. D'ailleurs, il fallait oser choisir un texte de 1957 pour aborder la violence sexuelle!! Tu refuses de politiser la violence sexuelle en tentant de la légitimer, la considérant inhérente à tout rapport social voire sexuel (cf. Bataille et ses organes plétoriques!). Tu déresponsabilises les mecs violents et tu insultes toutes les victimes. Tes propos sont dangereux. Et tu es certainement un homme dangereux. |