H gay ch. H ou F bi-e (politiquement digeste) pour collaboration.

Une PA de Paulie Toxika

Le texte " Les bis notre douloureux problème " paru dans Bang Bang 4 a suscité pas mal de réactions voire même de passions. Ce n'est pas un sujet qui me préoccupe vraiment mais je profite de cette occasion pour tanter de me positionner par rapport à ce " problème ".
Je voudrais d'abord dire que le texte de Lady Strass Taroute m'a beaucoup touchée, ses mots et émotions me parlent. Mais mon positionnement à moi est différent : je voudrais insister ici sur le fait que je ne défends pas la biphobie. Il est vrai que je suis attachée à un certain séparatisme pédé dans mes activités politiques et dans ma vie privée, mais je peux très bien envisager une collaboration ponctuelle avec des bi-es. J'aimerais même bien avoir des alliée-es bi-e-s dans mes luttes.
Pourquoi la bisexualité ne pourrait-elle pas être subversive? La bisexualité n'est peut-être pas toujours un compromis entre hétérosexualité et homosexualité mal vécue? Peut-être même qu'elle peut être subversive et radicalement queer? Je dirais même que politiquement, je suis en attente de cette collaboration. On doit bien pouvoir trouver un terrain d'entente pour une critique de la société hétérocentrée, pour combattre l'hétérosexualité comme système politique dominant, pour comploter ensemble et éradiquer tout ça.. Non ?
Toutefois dans ma vie privée, je conserve une certaine vigilance à l'égard des bisexuels mâles. Parce que bien sûr que oui, j'en ai chié avec des bis et qu'ils m'ont fait souffrir. Mais je n'en tire aujourd'hui aucun postulat politique, juste quelques règles d'hygiène de vie, rien de plus. Quand on peut se donner les moyens de se protéger, autant le faire. Effectivement, je baise parfois avec des bis, mais je ne leur laisse aucune place dans ma vie. Si j'avais envie d'être vulgaire, je dirais que je les laisse entrer dans mon rectum mais pas dans ma vie affective ! Pour en revenir à mes attentes d'une collaboration avec des bi-es, un gros problème persiste: pour l'instant je n'ai rencontré aucun-e bi-e intéressant-e, celles/ceux que j'ai rencontré-es m'ont paru plutôt pathétiques concernant leur politisation. Bon c'est vrai qu'actuellement j'évolue beaucoup en non-mixité gay -parce que je le vaux bien- et de fait, je n'ai pas trop d'occasions d'en rencontrer. Mais par exemple les universités d'été de Marseille pourraient être une bonne opportunité pour moi de rencontrer des bi-e-s potables (dans une mixité gay/lesbienne/trans/bi assez agréable). Eh bien, j'ai plutôt été déçue : non, ce n'est pas aux UEEH que j'ai rencontré des complices bi-es. Ils/elles m'ont même rendue très très vénair* lors des UEEH 2000.
Mais je ne perds pas espoir, il doit bien y en avoir des bi-e-s qui ne vivent pas comme papa et maman, il doit bien y en avoir qui comprennent le mot " identité".
Alors chèr-es bi-es, si vous êtes critiques par rapport à la société hétéro qui nous étouffe et si vous ne remettez pas en question mes choix identitaires, faites-moi signe !

* Anecdote Universités d'Eté Euroméditerranéenne des Homosexualités juillet 2000.
Kermesse érotique, fête de clôture des UEEH.
Les bi-e-s ont une idée pour leur visibilité: des cabines d' " essayage de la bisexualité ". What's that?
Alors que je me promène dans la kermesse, deux femmes bies m'interpellent pour que je vienne " essayer "... essayer la bisexualité. Ce qui signifie ni plus ni moins, dans une rencontre gaie/lesbienne, essayer l'hétérosexualité argg... Voyant que je déclinais leur proposition, elles se sont mises à me harceler à coup de " il faut bien essayer une fois pour savoir ", " il faut pas mourir bête ", " il faut pas se fermer aux femmes comme ça " et autres arguments très queer. Après avoir tenté de remettre en question mon choix identitaire, elles m'ont expliqué en quoi consistait leur jeu subversif. Que se passait-il donc dans ces cabines d'essayage ? Il s'agissait de se faire caresser par des mains inconnues et de deviner si ce sont des mains de garçon ou de fille. Ca se passe de commentaires tellement c'est nul… J'était très énervée sur le moment mais des relents de mon éducation catholique m'ont poussée à la compassion à leur égard !