Le prince charmant?
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Le Prince charmant, un mythe à qui nous autres pauvres folles aimerions bien faire la peau, plutôt que d'en être l'appeau ? Il faut bien cependant, dans notre monde sans idéaux ni débats, que certainEs d'entre nous perpétuent les histoires et les contes de féEs. En effet, qui d'autres que nous pourraient mieux incarner, aujourd'hui, la jeune et joliE Princesse Souillon, abandonnéE ou orpheline, mépriséE et bafouéE ? Alors oui, j'y crois et je ne crois même qu'en cela. Oui, j'espère à chaque fois que je croise un joli minois, que si ce n'est lui, ce sera donc son frère. Oui, cet espoir m'emplit, et nulles longues années de solitude ne pourront m'y faire renoncer, car cela signifie pour moi que le plus beau reste à venir. Et oui, encore, j'ai eu cette étrange malchance de ne tomber amoureux que de quelques hétéros qui ne m'ont jamais donné plus qu'un peu de leur amitié. Alors, j'ai grandi, et je vieillis maintenant. Avec l'age je deviens beau dedans, et j'apprends à voir le dedans des autres. Cela renforce mes espérances, car plutôt que d'apercevoir moins de Charmants autour de moi, il m'en paraît chaque jour de plus nombreux. Alors foin de désillusions, il en suffit d'un que Diable. Je suis là, incomplètE. L'Autre est forcément à ma recherche. Et il viendra à moi, si je ne le trouve le premier ! Ils pensent m'avoir volé mon amour, ils ne s'empareront pas de mes rêves. Ne les laissez pas prendre les vôtres ! Alors un jour,
mon prince viendra. Ce sera un prince guerrier, et un keupon si j'ai de
la chance. Ensembles, nous serons. Notre rencontre est notre but, notre
aboutissement. Une fois réunis, nous aurons comblé le vide,
anéanti le néant. Enfin amants, chair dans la chair. Nous ne craindrons plus que nos actes et nos révoltes ne nous privent l'un de l'autre, à tout jamais. Nous trouver pour mieux nous perdre. Nous aimer pour nous rendre plus forts. Un Prince ténébreux, pour une histoire de Frères Lumière, pour le conte d'un instant. Et Madame la mort, notre compagne, nous attendant au bout du chemin Seuls. Car nous vécûmes heureux, mais n'eûmes jamais d'enfant. Par Fofolora |