Il y a maintenant
6 ans, j'étais à une soirée chez des ami-e-s, où
j'ai rencontré franck, c'était le coup de foudre, en un
rien de temps j'ai compris que ce mec reprèsentait tout ce que
je recherchais chez un garçon.
J'étais séduit par son cotés racaille, ses rires
interminables, ses bras, ses tatouages
, bref je craquais pour ce
mec.
On a discuté ensemble pendant la soirée, puis il m'a accompagné
chez moi où il a passé la nuit.
Tout s'est fait relativement vite entre nous, on devenait inséparable,
on délirait, on se défonçait, on baisait
c'était
plutôt tranquille.
Au bout de quelques mois, puisque l'on vivait quasiment toujours ensemble,
on décide d'habiter le même appart', quelle bonheur de dormir
toutes les nuits près de lui, dans ses bras j'avais l'impression
que rien ne pouvait m'arriver, je me sentais protégé.
Je savais que franck picolait pas mal, mais les cuites devenaient vraiment
quotidiennes.
Il y a des moments c'était un peu lourd quand il était bourré,
quelques fois on s'engueulait, mais tout finissait par s'arranger.
Les deux premières années de vie dans le même appart'
se sont bien passées, mais franck commençait vraiment à
picoler de plus en plus, c'était devenu tel qu'il buvait un bol
de vin blanc avec du sucre pour le petit dej', à cela s'ajoute
les prises de tête, les engueulades, les larmes
Franck devenait vraiment insupportable, quelques fois il ne rentrait pas
pendant des jours sans donner de nouvelles, ce qui était difficile
à vivre lorsqu'on voyait dans quel état il était
avant de partir.
Puis les problèmes de santé sont apparus, quelques fois
l'hôpital appelait à l'appart' car franck avait été
retrouvé allongé sur un trottoir inconscient, d'autres fois
pour des problèmes de foie nécessitant des semaines d'hospitalisation.
Bref, il allait de plus en plus mal, toute la relation se dégradait
à tel point que l'on décida de continuer à se voir,
mais d'habiter chacun de son coté.
Il me disait que j'étais tout pour lui, et il était tout
pour moi aussi.
Le fait de se séparer n'a rien arrangé à son alcoolisme,
je décide de le quitter car cette relation ne fait que me détruire,
et je n'ai pas envie de plonger avec lui, et c'est lorsque je m'éloigne
qu'il décide d'entreprendre une cure de désintox, qui sera
un échec, car dès son retour, il retombera dans l'alcool.
Je sais qu'il faut que je le quitte, car son état de santé
s'aggrave, les médecins l'informe que s'il n'arrête pas de
boire, il risque d'avoir des complications au foie et de devoir subir
une ablation.
Je m'aperçois que je plonge avec lui, qu'il m'emporte dans sa destruction,
j'ai tellement peur qu'il meurt, ce serait comme si une partie de moi
disparaissait avec lui, car il fait partie de ma vie, de moi.
Mais comment quitter quelqu'un qui compte tant ?
Je ne peux pas l'oublier comme ça, je ne peux pas le laisser seul
avec l'alcool.
Après plusieurs essaies de séparations sans réussite,
je me persuade qu'il faut que je quitte la région pour l'oublier,
que les kilomètres m'aideront à mieux le vivre.
Cela fait presque deux ans que je suis à six cents kilomètres
de lui, et que cela ne change rien à la situation, on s'appelle
tous les jours, quand je n'arrive pas à le joindre plus de deux
jours c'est la grosse panique, au bout d'une semaine j'appelle les hôpitaux
de la ville où il vit pour savoir s'il n'est pas hospitalisé.
Il lui arrive de me rendre visite quelques semaines, on passe nos nuits
ensemble, et je ressens à chaque fois la même sensation,
c'est comme si je me complétais, comme si je retrouvais une partie
de moi, j'ai à nouveau l'impression que rien ne peut m'arriver
parce qu'il est là, qu'il me protége.
Et à la fin de son séjour, sur le quai de la gare c'est
toujours les mêmes larmes, la même question qui sort de sa
bouche " pourquoi tu ne reviens pas ? je te promets que j'arrête
de picoler ".
Quelques fois, je pense que je devrais retourner là bas pour être
près de lui, l'avoir près de moi, mais je me dis que je
dois penser à moi, à ma vie, et que retourner vivre avec
lui, c'est recommencer à plonger en enfer, car je ne peux plus
le croire quand il me dit qu'il va arrêter.
Mais il me manque tellement
Pourtant je sais que mon prince c'est lui, et que personne ne pourra le
remplacer, mais ce que l'on ne dit pas dans les histoires de princesse
c'est que l'on peut rencontrer son prince mais que cet amour quelques
fois n'est pas possible, trop d'obstacles qui le rendent irréalisable.
Mais alors dans ce cas, faut- il rester près du prince tout en
continuant à souffrire, où le quitter même si cela
fait terriblement mal ?
Moi, j'ai choisi la deuxième solution, mais il m'arrive parfois
de regretter de ne pas avoir choisi la première.
Par
Pétula Rosa
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