La
fidélité selon un psy pour couples hétéros
Par
Élektra de la Mottevelue de la Lyonnaise des ôh
Résumé
d'une entrevue à "Enquête" n°2-08/2001 de M.
Gérard Leleu, psychothérapeute de couples (a priori hétéros),
auteur de "La fidélité et le couple" Éd.
Flammarion.
Où
commence l'infidélité ?
À
partir du moment où il y sexualité, il y a infidélité.
Par exemple quand on "fait l'amour" avec quelqu'un en pensant
à un-e autre, le voisin, un top modèle, ou Mylène
Farmer. Car la personne qui est avec vous devient un objet. De même
regarder quelqu'un dans la rue dans une recherche érotique, c'est
de l'infidélité. Quand on est amoureux, on peut bien croiser
n'importe qui, cela nous est égal !
L'Église et la société ont mis en avant une fidélité
de contrainte, surtout pour la femme. Jusqu'en 1975, l'adultère
est un délit, et les femmes n'avaient pas assez de ressource pour
quitter leur mari. Le divorce était mal vu, la contraception n'existait
pas. L'Église a toujours refusé de rendre sacré la
sexualité.
Rester
fidèle est-il possible ?
Bien
entendu. La question centrale est celle de l'amour, de savoir si l'on
aime encore ou pas. L'infidélité est une mauvaise réponse
à une bonne question, dans le sens ou elle est plus souvent liée
à un problème avec soi-même, d'immaturité affective,
qu'à un problème dans le couple [mouairf].
Les recettes pour "faire durer" un couple
Il faut corriger chaque insatisfaction, donne une réponse point
par point (aux besoins sexuels, à l'usure). Pour éviter
l'usure du désir, il faudrait faire preuve d'imagination, varier
les situations, rompre la monotonie et la banalisation des corps. Le corps
devrait rester une "offrande", garder la même pudeur qu'au
début de la rencontre.
Les sentiments, qui s'usent, devraient être relayés par la
relation et le dialogue.
Le désir naît toujours par rapport à un rival ?
L'hypothèse freudienne induit le rival dès l'enfance : le
désir du bébé garçon pour sa mère,
contrarié par le père. La présence d'un tiers dans
le couple peut remotiver le couple. Mais cela ne marche pas pour tous
les couples..
La jalousie est une souffrance, un rapport à la possessivité,
à la destruction de soi et de l'autre. Au contraire, aimer la liberté
de l'autre, ne souhaiter que son bonheur est le summum de l'amour, mais
cela demande un long chemin de conscience.
L'infidélité
contractuelle est-elle le respect de la liberté de l'autre ?
Le
principe du couple ouvert est de s'autoriser à "aller voir"
plusieurs hommes ou femmes. Il est rare que les deux partenaires du couple
soient d'accord. L'autre accepte forcé ou par amour. Il arrive
toujours un moment où l'on entre dans la souffrance [mouairf mouairf].
Quelle
fidélité préconiser ?
Une
fidélité basée sur l'engagement, la responsabilité
mutuelle, et pas sur un coup de passion ou une promesse. L'engagement
permet d'installer une certaine sécurité qui va alléger
le couple, le faire progresser.
Mon
opinion :
Hélas, d'après moi, l'entrevue n'est pas très "fidèle"
aux idées de l'auteur, qui ont été un peu embrouillées
et simplifiées. Il vaut mieux aller lire l'ouvrage en entier.
L'infidélité, ici au sens populaire, devrait distinguer
plus fortement la "fidélité amoureuse" et la "fidélité
sexuelle" qui sont liées.
Il est question d'infidélité pathologique, celle des couples
consultant un psy, des couples déjà d'un certain âge
et attachés à leur édifice. Mais elle ne s'adresse
pas à celle des couples naissants, des premières amours
adolescentes, encore moins aux couples hors du système social habituel.
En revanche, la question de la famille n'est pas mise en avant. C'est
donc bien du couple dont il s'agit, et pas de stabilité et de la
sécurité de la cellule procréatrice.
Enfin, comme disait Sacha Guitry, "s'il faut être deux pour
être amoureux, il faut être trois pour le rester", et
je suis bien d'accord là-dessus.
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