La
pride, cette étrange Par Apoka Lipstick "Chères
Trans, Travelottes et autres Tantes, restez à la maison et ne venez
surtout pas à la Lesbian'n'Gay Pride de Sion. " Tel est une
interprétation possible de l'appel à la LGP du Sion, le
7 juillet dernier. La consigne consensuelle entre l'organisation de la
LGP et les pouvoirs publics était triste à mourir: "
pas de provocation ". Quelques tantes folles hurlantes se sont pourtant
rendues au fond de la vallée alpine du Rhône, dans cette
petite ville bien catho, bien conservatrice à plusieurs niveaux.
C'était l'occasion pour elles d'être queerement présentes
à une manifestation où la provocation est indésirable,
à l'endroit idéal pour " queer politics ". Elles
ont rejoint le char du Club Radikal (BXL) et celui des gayanarkopunks
zurichois qui distribuaient des tracts qui ne devaient pas plaire à
tout le monde. " Coincé du cul? Fumez d'Ecône. "
était inscrit sur la banderole qui a réussi à déplaire
non seulement aux flics mais aussi au service de sécurité
paramilitaire hétéro payé par l'organisation de la
LGP. Le blasphémisme, c'est de la provocation. Dommage pourtant
que la LGP n'ait pas tenté de rencontrer la contre-manif des cathos
intégristes qui se déroulait en même temps, bien protégée
par les flics, devant la cathédrale, la forteresse de l'évêché
de Sion. Son évêque s'excitait depuis des mois contre le
" diabolisme " que représente l'homosexualité.
Le quotidien de la région a ouvertement affranchi sa proximité
avec les milieux nationalistes d'extrême droite en menant une campagne
fascistoïde contre la LGP. Aussi n'ont pas manqué les menaces
du côté des néo-fascistes skins. Sion aurait donc
été l'endroit idéal pour reconvertir la LGP en manifestation
politique subversive. On aurait pu y foutre le scandale. Dommage. |