Violence,
flingue, humiliation pour le droit d'aimer
Par
Ogou
Voilà
un passage de ma vie.
Un soir où j'ai passé une soirée avec des amis de
Nantes. Je décide de rentrer chez moi, mais avant j'ai voulu aller
faire un tour dans le parc, là où il y a des PD qui vont
chercher un moment de bonheur et de jouissance. J'étais appuyé
sur un mur en fumant une clope quand là un mec vient me voir.
Il ne venait pas en paix, il sort de sa poche un flingue, me croche par
le cou et il me dit à genoux sale PD fils de pute. Bref, plein
d'injures à la noix. Et moi, je le regarde, je pouvais voir dans
ses yeux une peur. Je le regarde et je lui dis tu me fais pas peur car
ton flingue est vide. Il va pour appeler son pote mais je me défends,
je le lance à terre, je me munis d'un bâton et je le frappe,
il part. Je lui cours après, il se retrouve avec son pote face
à moi. J'étais là à les regarder, j'avais
très peur. Au lieu de partir, je suis resté là avec
le bâton à la main. Ils me regardent et là, il y a
un blanc. Je me suis retrouvé à terre, l'un prend son flingue
et me met des coups de crosse sur la tête, je ne comprenais plus
rien. J'ai reçu six coups de crosse, croyez-moi cela fait très
mal.
Je me suis vu mourir ils tapèrent, je pouvais voir le bâton.
Je l'ai pris, je l'ai caché sous mon corps, j'avais peur qu'ils
le prennent et qu'ils frappent avec. Je pouvais entendre au loin des voix,
les voix s'approchent, les deux connards ont pris la fuite. Trois mecs
sont venus à mon secours. Le plus humiliant c'était d'avoir
été tabassé parce que j'aime les garçons,
mais la chose qui m'a fait gerber, c'est quand l'un des garçons
a appelé la police + les pompiers.
Le garçon explique clairement avec beaucoup de calme ce qu'il m'est
arrivé. La police lui demande où s'est passé l'agression.
Il lui dit à Baco (un lieu de drague). La police dit ah bon et
il raccroche. Le mec se met en colère, il rappelle. Moi j'étais
par terre je pouvais entendre des voix mais je comprenais rien, j'avais
mal, je me mettais debout, je tombais. Les deux autres loulous m'ont aidé
pour me mettre sur un banc. Tandis que le garçon téléphone,
explique l'agression pour la deuxième fois, le flic lui dit vous
êtes à côté des urgences alors allez y à
pieds, et il raccroche. Cela prouve bien que le fascisme n'est point mort.
Il téléphone aux pompiers, les super hommes qui sauvent
la vie des gens. Lui (le pompier), répond qu'il y a un feu, et
puis j'ai pas mon crayon, allez-y vous même à l'hôpital.
Bref, le même dialogue que les flics. La personne retéléphone
trois fois de suite mais aucune réponse positive. Génial
non?
Je pouvais plus attendre, il fallait que j'aille me faire soigner. Je
suis parti avec l'un des garçons qui avait une voiture. Je suis
allé à l'hôpital et là ils m'ont soigné.
Conclusion: 9 points de suture, 7 sur la tête, 2 au lobe d e l'oreille.
Deux jours après je porte plainte, un ami est venu avec moi et
m'a aidé à trouver une asso contre l'homophobie, avocat
etc. Ensuite, après avoir porté plainte, je me rends au
canonge, l'endroit où vous allez voir des photos des mecs qui ont
commis des agressions avec armes. Quand vous les voyez, ça ne vous
donne pas envie d'avoir une érection. J'avais l'impression de voir
des acolytes du mal, ou je ne sais quoi.
Après avoir vu plein de photos de sales gueules, j'ai reconnu un
des mecs. Je me suis dit c'est lui. J'ai eu un moment d'hésitation,
je l'ai bien regardé et j'ai dis c'est bien lui. Je le reconnais
à 70%, la police juge à partir de 80%. Il y a confrontation.
Ils convoquent le mec. Maintenant, j'attends une réponse. Peut-être
qu'il y aura une suite ou peut-être pas.
Cela me fait du bien de vous le dire en versant de l'encre sur le papier.
Et il y a des amis qui m'ont soutenu. J'ai de la chance car il y a des
personnes qui n'ont pas cette chance-là.
Paix à vos âmes.
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